Le tour du Mont-Blanc à vélo :
Suisse - Italie - France

Je t'accueille à Martigny, dans le pittoresque quartier du bourg où j’ai grandi. Nous y savourons un succulent café en faisant connaissance. Puis nous échangeons sur notre expérience sur deux roues, autour du Mont-Blanc. Tu es un expert à vélo mais tu n'as jamais fait de bikepacking ? Ne t'inquiète pas, je vais t'aider à préparer ta bicyclette. La sacoche étanche fournie, en prêt, par mes soins se fixe facilement sous ta selle et s'adapte à toute géométrie. Tu es maintenant prêt à vivre une belle aventure à vélo.

Nous nous mettons joyeusement en route sur notre monture. Une première montée soutenue mais régulière nous guide jusqu’à la petite station de Champex, surnommée également le « petit Canada » du Valais. Ce coin de paradis qui séduit de nombreux cyclistes et amoureux de nature authentique va te surprendre par sa beauté sauvage.

Arrivé sur ce plateau naturel, nous prenons le temps de nous ressourcer brièvement au bord d’un magnifique lac sur lequel se reflète le Catogne et autres sommets environnants qui font la fierté des habitants de la région. Puis, rien de telle qu’une belle descente panoramique pour nous dégourdir les jambes sur notre bicyclette.

Requinqués, nous atteignons le village d’Orsières, situé dans le Val Ferret.

Nous attaquons à la force des pédales la deuxième et dernière difficulté de la journée. Une longue mais époustouflante montée nous conduit au col du Grand-St-Bernard.

Ici, la route s’élève pour devenir de plus en plus raide. Nous ne manquons pas d’admirer les montagnes qui se dessinent petit à petit, à l’horizon . Le Rogneux ou encore les Combins qui se situent dans un environnement alpin exceptionnel attirent notre attention alors que nous pédalons de plus belle.

Perché à une altitude de 2’469 m le col du Grand-St-Bernard, troisième plus haut col de Suisse marque la frontière avec l’Italie. Tu vas découvrir son célèbre hospice, fondé au XIe siècle pour prêter refuge aux pèlerins ainsi que le fameux chien du Saint-Bernard, animal emblématique qui accompagnait et sauvait les voyageurs égarés à l’époque.

Puis, la longue descente sur Aoste est une simple formalité. Nous évoluons dans un environnement minéral, puis découvrons des villages composés de bâtisses en pierre au toit d’ardoise, typiques de la région. Aoste marque le début de notre expérience en Italie et la fin de cette première journée sur le vélo. Cette étape est également la plus longue de cette aventure.

S’il te reste des forces, tu prendras le temps de te perdre dans les ruelles piétonnes de la vieille ville, définie comme la « Rome des alpes », en t'imprégnant de cette ambiance qui rappelle le sud.

Nous débutons la journée en douceur en moulinant sur une route légèrement vallonnée sur quelque quarante kilomètres.

Nous traversons, ensuite, le Val d’Aoste, célèbre pour ses châteaux médiévaux, ses hameaux typiques et ses emblématiques pics enneigés parmi les plus hauts des alpes. Si tu lèves la tête, tu peux apercevoir, à l’horizon, le fameux massif du Mont-Blanc. Il se dévoile d’ailleurs à nous sous plusieurs angles durant notre périple. Une fois de plus, nous en prenons plein les yeux. La vision de ces paysages grandioses nous fait oublier les courbatures de la veille.

Une fois les muscles chauffés, nous défions le col du Petit Saint-Bernard, moins haut en altitude que son homologue suisse mais culminant tout de même à 2’188m. Cette longue ascension à vélo débute en douceur. Les pentes se montrent un peu plus soutenues, mais jamais extrêmes, sur les derniers kilomètres. Tu peux te donner du courage en imaginant que cette route a été parcourue à quatre reprises par les coureurs du Tour de France. Les puristes seront fiers de rajouter ce nouveau sommet de plus de 2'000 m à leur palmarès, quelques années après les héros mythiques de l’époque, les fameux Gino Bartali et Michele Gismondi, vêtus de leur tunique à pois rouges.

Arrivé au point culminant de la montée, tu as le temps de prendre quelques clichés dans une atmosphère de haute montagne.

Puis nous quittons ce belvédère et plongeons sur notre bicyclette dans la vallée de la Haute-Tarentaise qui dévoile sa végétation verdoyante ainsi que sa faune et sa flore variées.

Nous franchissons une nouvelle fois la frontière pour rejoindre la France.

La ville de Bourg-St-Maurice nous accueille pour un repos bien mérité et un repas composé de produits du terroir savoyards.

Les choses sérieuses débutent d’entrée de jeu avec l’ascension à vélo d’un autre col mythique gravi par les vaillants coureurs du Tour de France : le Cormet de Roselend.

Cette montée entre la Tarentaise et le Beaufortin se situe sur la Route des Grandes Alpes, non loin de l’Italie. Elle nous offre une belle diversité de paysages. Entre alpages et montagne, nos cinq sens nous maintiennent en éveil tout au long de l’ascension, de sorte que nous oublions rapidement la difficulté de l’effort.

Je vous l’avoue, ce col est l’un de mes coups de cœur de ce périple autour du Mont-Blanc. Je l’ai parcouru, à de nombreuses reprises, en compétition et entre amis. A chaque fois, je le redécouvre avec grand plaisir sans jamais être lassée. Je me réjouis de t'y emmener.

Arrivé à son point culminant, à 1’968 m d’altitude, tu auras cette sensation de te retrouver seul au monde au milieu de cette nature à l’état brut.

Nous entamons la descente pour atteindre l’impressionnant et grandiose barrage de Roselend et ses eaux turquoises. Les montagnes environnantes, dont la fameuse Pierra Menta, complètent ce paysage de carte postale.

Puis, nous prenons de la hauteur pendant quelques kilomètres sur une route bucolique qui mène au col du Pré. Cette alternative rajoute quelques dénivelés à l’étape mais nous permet d’admirer, sous un autre angle, l’époustouflant barrage de Roselend.

Une jolie descente nous emmène ensuite à Arêche, puis à Beaufort, véritable terrain de jeux pour les amateurs de vtt et de ski de randonnée. Ce village fait également la part belle au Beaufort AOC, savoureux fromage d’alpage, fierté des savoyards.

Nous y faisons une halte gustative bien méritée avant d’entreprendre la dernière difficulté de la journée : l’ascension du col des Saisies.

La petite route de montagne qui nous y emmène est un itinéraire bien connu des cyclistes de la région. Ici, nous croisons peu d’automobilistes et de motocyclistes. Nous croirions presque que ce tracé a été dessiné spécialement pour nous. La pente se montre agréable au départ, puis, se durcit légèrement sur la deuxième partie du trajet qui mène à la station française de sports d’hiver située au sommet du col, à 1'633 m d’altitude.

Nous basculons, enfin, dans le Val d’Arly pour rejoindre notre destination finale : Megève.

Nous séjournons au cœur de cette station au charme authentique et au patrimoine hors du commun.

Ca y est, notre périple touche bientôt à sa fin.

La fatigue se fait sentir mais la beauté et la diversité des paysages que nous rencontrons lors de cette dernière étape nous donne le courage de remonter en selle pour parcourir les derniers kilomètres à la force du mollet.

Nous nous rapprochons au plus près du Mont-Blanc, toit de l’Europe qui culmine à 4'809 m. Tu peux l'observer, l’observer, à loisir, lorsque nous arrivons dans la vallée de Chamonix. Les glaciers et sommets légendaires qui l’entourent ont pour noms l’Aiguille Verte, les Grandes Jorasses, les Drus. Ils font autant rêver les alpinistes chevronnés que les touristes contemplatifs ou encore les skieurs du monde entier. Chamonix est une station idéale pour faire une petite pause gustative avant d’enchaîner avec les derniers dénivelés sur le vélo. Nous nous arrêtons dans la vieille ville pour reprendre des forces avant de nous remettre en selle.

Une montée à faible pourcentage nous guide jusqu’à Argentière où les pentes se montrent plus soutenues jusqu’au col des Montets. Tu es maintenant au cœur de la magnifique réserve naturelle des Aiguilles Rouges. Ce petit coin de nature est aussi le point de départ de circuits de randonnées alpines en moyenne montagne et autres petites balades face au Mont-Blanc.

Nous entamons la descente et les panoramas majestueux s’enchaînent pour notre plus grand plaisir.

Nous franchissons la frontière Suisse et nous rassemblons nos forces pour entreprendre l’ultime ascension à vélo de notre aventure autour du Mont-Blanc : sept petits kilomètres durant lesquels nous ne cessons d’admirer le paysage qui nous entoure.

Tout d’abord, nous découvrons le barrage d’Emosson, qui a connu une arrivée du Tour de France en 2016.

Arrivés au village de Trient, c’est le glacier des Grands et les majestueuses Aiguilles du Tour qui nous font de l’œil.

Quelques coups de pédales nous séparent du col de la Forclaz qui culmine à 1'526 mètres.

Tu y es presque ! Quelle victoire personnelle lorsque tu atteints le panneau routier qui marque le sommet.

Enfin, nous plongeons prudemment, dans la vallée du Rhône, à travers le vignoble jusqu’à atteindre notre point de départ. Nous rallions Martigny les jambes lourdes mais le cœur léger.

Nous sommes fiers d’avoir bouclé cette aventure humaine et sportive.